Atma-Nirviti

La liberté et la félicité dans le soi. par Sri Krishna Menon

Dans sa version originale « Atma Nirviti » est un ouvrage en vers écrit en Malayalam. Une traduction libre en prose anglaise à été faite par l’auteur lui-même. Voici la traduction française.

Préface

Il n’y a pas grand-chose à dire en préface de ce livre. Celui-ci est en relation avec Âtmâ-Darshan, un autre de mes ouvrages publiés il y a quelques années.  Certains des thèmes traités alors, sont clarifiés dans ce livre et certains autres sont vus à partir d’angles différents.
À bien des égards, ce livre va au-delà d’Âtmâ-Darshan et expose la Vérité à un niveau plus élevé.
Une étude de cet ouvrage sera d’une grande aide pour ceux qui ont atteint la Connaissance de la Vérité à partir d’Âtmâ-Darshan, afin que cette Connaissance se stabilise et obtenir ainsi une Paix durable.
Krishna Menon.

Atma-Nirviti

1. Âtmâ.

I.             C’est le mental qui a les pensées et les sentiments, pas « Je ».
La naissance, la croissance, la décadence et la mort
appartiennent au corps et pas à Moi.

II.            Je ne suis pas le corps, je n’ai pas de corps.
Je ne suis pas le mental, je n’ai pas de mental.
Je ne suis pas celui qui agit,
je ne suis pas celui qui prend du plaisir.
Je suis la Conscience pure qui ne connaît pas de dissolution.

III.           Ce qui brille juste avant et après chaque pensée
et chaque sentiment est le «Je».
C’est la Conscience sans objet ; c’est Âtmâ.

IV.          C’est encore Âtmâ qui brille en tant que Bonheur
dans le sommeil profond
et aussi quand l’objet désiré est atteint.

V.            Le monde brille à cause de Ma lumière : sans Moi, il n’y a rien.
Je suis la lumière de la perception du monde.

2. Un doute fondamental à propos de la Conscience supprimé.

I.             Celui qui dit que la Conscience
n’est jamais expérimentée sans ses objets,
parle depuis un niveau superficiel.

II.            Si on lui est pose la question :
êtes-vous un être conscient ?
il donnera spontanément la réponse « oui ».
Cette réponse jaillit du niveau le plus profond.

III.           Ici, il ne se réfère pas, même silencieusement,
à quelque chose comme étant un objet de cette conscience.
Cela prouve que la Conscience à laquelle il se réfère
est la Conscience sans objet.

IV.          Celui qui dit, « j’ai une conscience »,
ou «je suis conscient», sépare la Conscience de lui-même ;
c’est surprenant.

V.            Ce qui n’est pas la Conscience entre dans la catégorie du connu.
Le « Je » est toujours le connaisseur
et ne peut jamais être le connu.
Par conséquent, la Conscience et le « Je » ne font qu’un.

3. Voir et entendre.

I.             Sans la vision, il n’y a pas de forme.
La forme n’a pas d’existence indépendante
et est par conséquent la vision elle-même.

II.            Si la forme est elle-même la vision,
comment peut-on voir une forme ?
Par conséquent, ce qui est vu n’est pas une forme,
mais quelque chose de différent.

III.           De la même façon, les objets des autres sens
sont aussi de simples perceptions sensorielles.

IV.          Puisque le fait d’entendre est lui-même le son,
personne n’entend un son.
Ce chemin s’applique également à tous les objets des sens.

V.            Si par conséquent, une recherche est faite
pour savoir qu’est réellement perçu,
il sera trouvé que c’est la Réalité Absolue elle-même.

VI.          Si c’est la Réalité Absolue qui est perçue,
comment l’illusion d’un monde peut exister après ?

4. La Connaissance toujours séparée des objets.

I.             La connaissance d’une chose
ne prouve pas l’existence de la chose.
N’y a-t-il pas la connaissance d’un serpent dans la corde
et la connaissance d’objets dans le rêve ?

II.            La connaissance d’une chose
ne montre pas la nature de la chose
mais montre seulement la Connaissance.

III.           Il est grand celui qui voit la lumière (la Conscience) seule
dans la manifestation de tous les objets.

IV.          Que les objets soient présents ou absents,
celui qui a vu la Conscience pure, se tient toujours en elle.

V.            Cette vérité est sa propre demeure.
Elle est immuable, exempt de tout souci,
vraie, toute harmonie,
paix, sacrée
et la plus exaltante.

5. L’arrière-plan du monde objectif.

I.             Le son, la forme, le toucher, le goût et l’odeur
ne peuvent jamais exister par eux-mêmes.
Ils ont toujours besoin d’un arrière-plan pour les supporter.

II.            L’arrière-plan ne peut pas être vu par les organes des sens.
Des noms lui sont généralement attribués
sans que sa nature soit connue.

III.           Il y a le parfum et la beauté (la forme) d’une fleur.
Mais qui sait ce qu’est réellement une fleur ?

IV.          Il y a la même ignorance
regardant l’arrière-plan de chaque objet des sens.

V.            Le substrat de tout est Un et le même.
La diversité est seulement des choses perçues.

VI.          Le substrat demeure imperceptible,
par conséquent, il n’y a pas de diversité en lui.
C’est l’existence, c’est soi-même,
c’est la pure Conscience,
la beauté transcendante et la demeure de la paix.

6. L’homme ignorant et le Sage.

I.             La position d’un ignorant, l’homme de ce monde,
est qu’il est un corps, grossier ou subtil.
Il n’y a pas de nécessité pour lui de réfléchir
ou de pratiquer de Japa (chanter des noms sacrés ou des syllabes)
pour maintenir sa position.

II.            Quand il perçoit le corps, il devient son possesseur
et quand il ne le perçoit pas, il demeure un corps.

III.           Quoiqu’il arrive au corps,
est revendiqué par lui que cela arrive à lui-même
en raison de sa proche identification avec le corps.

IV.          Quant au Sage, sa position est
qu’il est pure Conscience.
Pour conserver cette position,
il n’a pas besoin de penser ou de pratiquer de Japa.

V.            Un Sage sait parfaitement
que la Conscience est évidente par elle-même
et que c’est la Conscience qui illumine le monde entier.

VI.          Il sait aussi que sa réelle nature est la Conscience
et l’Expérience, et qu’elle ne peut pas, en tant que telle,
être connue ou expérimentée.

VII.         Ainsi, il ne désire pas, ou ne fait aucune tentative
pour la connaître ou l’expérimenter.

VIII.        Le Sage sait, de la plus profonde conviction,
qu’il est la Conscience
et qu’il a atteint ce qu’il y avait à être atteint.

IX.           Puisque la Conscience ne subit aucun changement,
il sait aussi qu’il est sans changement.

X.            Par sa conviction, profondément enracinée
qu’il est la Pure Conscience,
la Conscience peut parfois devenir manifeste avant une perception.

XI.           Mais qu’elle devienne manifeste ou non,
du fait de sa conviction profondément enracinée,
il est pour toujours satisfait, libre et heureux.

7. L’origine et la dissolution du monde.

I.             La Connaissance objectivée est la pensée.
Alors, le « Je » subsiste comme le Témoin de la pensée.

II.            SI mon Être n’est pas vu comme le témoin,
la pensée se joint à Moi
et je suis fait le penseur par les êtres vivants.

III.           Et ensuite le penseur est fait l’être physique qui perçoit
et alors, la pensée correspondante devient un objet grossier.

IV.          Ainsi, les êtres vivants font surgir de Moi le monde,
et en m’ignorant, vivent dans l’asservissement.

V.            L’illusion du monde qui prend corps
par ces surimpositions successives
peut être supprimé uniquement
en retournant le long du même chemin.

8. Au-delà de tout doute.

I              Pour atteindre la Réalité ultime,
on doit aller au-delà des deux,
l’existence et la non-existence, de Ânatmâ.

Par Ânatmâ on entend tout ce qui est objectif incluant, pensées, sentiments, perceptions, actions.

9. La Connaissance n’est pas le nom d’une fonction.

I.             Tous les objets se dissolvent dans la Connaissance.
Ils sont par conséquent rien d’autre que la Conscience.

II.            Un pot de terre (quand il est cassé) se dissout dans la terre,
car il est fait de terre.
Il ne peut pas se dissoudre dans n’importe quoi d’autre.

III.           Ainsi la déclaration :
« je connais la chose »
Quand elle est examinée correctement,
signifiera seulement
que la chose s’est dissoute dans la Connaissance.

IV.          En concédant que voir et entendre sont des fonctions,
ce n’est qu’après l’arrêt de ces fonctions
que l’on peut dire que l’on a connu.


V.            Ainsi il peut être vu clairement que la Connaissance
n’est pas le nom donné à une fonction.

VI.          Il est par conséquent faux de dire
« Je connais cela »,
car ici, connaître indique la fonction.
Ce qui aurait dû être dit de façon juste est
« cela est devenu Connaissance ».

VII.         Quand l’esprit est complètement satisfait
de regarder la Vérité ainsi exposée,
un changement complet d’attitude s’en suivra.

10. La Paix et la Connaissance.

I.             Puisque les sentiments apparaissent
et disparaissent dans la Paix,
leur Swarupa est la Paix.

II.            Puisque les pensées apparaissent
et disparaissent dans la Connaissance,
leur Swarupa est la Connaissance.

Swarupa : l’essence indestructible d’une chose, sa nature la plus intime

III.           La Paix profonde et la Connaissance pure
sont Une et même chose.
Des noms différents leur sont donnés
car ils sont considérés depuis des angles différents.

11. Les pensées et Moi-même.

I.             Comment les pensées qui apparaissent
et disparaissent en Moi,
peuvent-elles être autres que Moi-même ?

II.            Quand il y a une pensée,
Je Me vois Moi-même ;
quand il n’y a pas de pensée,
Je demeure dans ma propre gloire.

12. L’inexistence des objets.

I.             Avant de voir,
il n’y a pas la «vu» (drishyam*)
et il n’y a pas de «vu» après avoir vu
Il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet.

II.            Quand cette vérité est clairement comprise,
il devient évident qu’il n’y a pas de vu même au moment de voir.
Et alors, cesse tout esclavage.

*Drishyam est un objet vu, non pas avec l’accent sur la chose, qui n’a pas d’existence en elle-même, mais sur la vision en tant que résultat à partir duquel la chose vient à l’existence.                                                                                                                                              

13. L’inexistence de la pensée.

I.             La pensée est subtile,
elle ne peut ni entrer en contact avec un objet grossier,
ni avoir la moindre connexion avec lui
puisqu’ils sont sur des plans différents.

II.            Ceci étant, on ne peut jamais penser à un objet grossier
et dire que l’on peut, est faux.

III.           L’idée que des objets subtils
peuvent prendre leur essor dans la pensée
se révélera après un examen attentif, aussi inexacte.

IV.          Il n’y a pas de doute qu’un objet subtil
est lui-même forme de pensée.
Une pensée ne peut jamais exister dans une autre pensée.

V.            Par conséquent une pensée ne peut jamais avoir
un objet, grossier ou subtil.
Alors cela ne peut pas être appelé une pensée.

VI.          Cette pensée sans objet est notre nature réelle,
sans forme et sans changement.
C’est ceci qui est indiqué par le mot « Je ».

VII.         Il n’y avait pas d’asservissement avant,
il n’y en a pas maintenant
et il n’y en aura aucun après,
puisque la pensée est inexistante.

14. Le passé étant passé où est l’ esclavage ?

I.             Une action passée ne peut pas revenir,
une pensée passée ne le peut pas non plus.

II.            Il n‘y a pas de pensée dans une action
et pas d’action dans une pensée ;
elles n’ont l’un et l’autre aucune connexion entre elles.

III.           Bien qu’une pensée puisse survenir après une action,
cette pensée ne peut pas être reliée à elle
puisque l’action n’est pas présente quand la pensée se produit.

IV.          Bien qu’une pensée puisse suivre une autre,
il ne peut y avoir, là non plus, aucune connexion entre elles.

V.            Une pensée passée est une pensée qui a cessé d’exister ;
comment alors, une telle pensée
peut-elle entrer en contact avec une nouvelle  ?

VI.          Deux ou plusieurs pensées,
ne peuvent jamais se produire simultanément ;
pour cette raison aussi, les pensées
ne peuvent jamais avoir de connexion entre-elles.  

VII.         Ceci prouve clairement que l’action et la pensée
existent indépendamment l’une de l’autre.

VIII.        Ceci étant, comment peuvent-elles être
la cause de l’asservissement ?
Penser que l’asservissement est causé par elles,
est clairement une illusion.

Note ; dans ce chapitre le mot « action » est employé pour désigner seulement les activités corporelles.

15. Le sujet et l’objet sont Un en Moi-même.

I.             L’expérience et la Connaissance sont à l’intérieur.
Comment leurs objets peuvent-ils être à l’extérieur ?

II.            Il s’en suit qu’il n’y a rien d’extérieur :
tout est à l’intérieur.

III.           Ce qui est à l’intérieur est Moi-même
et par conséquent, l’expérimentateur et l’expérience
sont « Un » et identiques, c’est moi-même.

16. Le « Je » dans son état pur.

I.             Entre les pensées et dans l’état de sommeil profond,
brille ce principe vers lequel pointe le mot « Je ».

II.            Ici l’esprit est dissous
et par conséquent il ne peut pas le percevoir.

III.           Quand l’esprit est dirigé vers cela,
il se change en Cela,
perdant ainsi les caractéristiques de l’esprit.
Cela s’appelle le Samadhi.

IV.          Qu’il y ait pensée ou pas,
être toujours établit dans le Soi
 est appelé l’état naturel. Sahaja-Samadhi.

17. Perceptions et objets.

I.             La vision entre dans la fabrication de la forme
et la forme entre dans la fabrication de la vision,
par conséquent, les deux sont inexistants, en tant que tels.
C’est aussi vrai pour les autres perceptions sensorielles.

II.            Personne ne voit quoi que ce soit,
personne n’entend quoi que ce soit
et personne ne pense à quoi que ce soit
car les objets et les activités des sens n’ont pas d’existence.

III.           Ainsi, nous sommes tous en état de sommeil profond
un sommeil profond où il n’y a pas d’ignorance (non-connaissance).

18. Au Mental.

I.             Si tu vas continuer à vivre selon ton bon plaisir,
en déclarant que tu es le «Je»,
comment peux-tu  accomplir ton désir ?

II.            Ne croit pas après cela, par une telle revendication,
tes caprices seront acceptés par Moi.

III.           Tout au moins, à l’avenir,
tu dois savoir la vérité de cette maxime
« celui qui fait une chose, récolte seul le fruit de cette action,
 qu’elle soit bonne ou mauvaise ».

IV.          Si tu peux vivre conformément à ta déclaration,
c’est bien et beau.
Mais pour faire ainsi
tu dois d’abord essayer de Me voir.

V.            Bien que je sois devant toi,
en toi et derrière toi,
il est préférable d’abord de regarder derrière
et d’essayer de Me voir là.

VI.          Je me tiens toujours derrière toi,
témoin désintéressé de tes activités variées.
Tu peux Me voir ainsi sans beaucoup d’efforts.

VII.         Aussitôt que tu te tourneras pour Me voir,
je t’emmènerai au centre le plus profond de ton être
et là, tu Me verras.

VIII.        Plus tard tu Me verras dans tes pensées et tes sentiments.

IX.           Plus tard encore, tu verras que les pensées et les sentiments
ne sont rien d’autre que Moi-même.

X.            Puisque tous les objets ne sont
que de simples formes mentales,
elles seront vues aussi à la fin, comme Moi-même.

XI.           Alors, tu ne Me verras pas différent de toi-même.
Tu prétends que tu es « Je »,
cela deviendra vrai
seulement quand tu atteins cet état.

19. Le Puja des organes des sens et du mental.

I.             Je suis le Bonheur pur.
Toutes les activités des organes sensoriels
et du mental visent au bonheur.

II.            Ainsi, toutes leurs activités sont un Puja fait pour Moi.

III.           Je suis toujours au repos, percevant désintéressé ce Puja.

IV.          Encore et encore, ils Me touchent sans le savoir
et tombent dans la passivité.

V.            Sortant de la passivité,
ils continuent à nouveau leur Puja.

VI.          Une fois qu’ils ont compris que par leurs activités,
ils Me font un Puja,
et dans la passivité ils se reposent en Me touchant,
toutes leurs souffrances cessent.

VII.         Dés lors, l’action accomplie ne sera pas une action
et la passivité ne sera pas la passivité
car l’ignorance aura été extirpée.

Note :   Le Puja est l’adoration fait à une Idole (une divinité).
Il consiste en divers rituels,
tels que baigner l’idole, ou lui laver ses pieds,
placer des guirlandes de fleurs autour de son cou,
appliquer de la pâte de santal sur le front et d’autres parties du corps,
brûler du camphre devant elle,
et jeter des fleurs à ses pieds.
L’acte final est une prosternation d’adoration devant l’Idole.

Tout ceci réuni, constitue un Puja.
Ces actes en eux-mêmes, n’ont aucune connexion entre eux. Ils sont reliés à travers l’Idole.

Tout comme les diverses activités des sens et du mental sont connectés entre elles à travers l’aspect Bonheur du principe « Je ».

20. L’état naturel.

I.             La variété est dans les objets (de la Conscience).
La Conscience percevante, est toujours Une et partout identique.
Mais du fait que la Conscience est ordinairement vue
comme étant connectée aux objets,
le changement lui est aussi attribué, de façon illusoire.

II.            Les objets ne peuvent jamais causer le moindre changement
dans la Conscience.
Si la Conscience changeait,
comment pourrait-elle percevoir la diversité des objets ?

III.           Les objets subissent ce changement appelé destruction.
Seule la Conscience est immuable.
Le corps, les organes des sens,
la volonté et l’intellect
entrent dans la catégorie des objets.

IV.          En raison de l’incapacité de les voir simplement comme des objets,
à travers l’illusion, on les suppose, être sans changement.

V.            Étant toujours celui qui connait,
on ne peut jamais passer dans la catégorie du connu.
Même le mot connaisseur est faux,
parce que le connaisseur sans changement
est la Connaissance elle-même,
et non pas un être incarné.

VI.          Rien ne cache la Conscience.
Elle est présente dans toutes les activités mentales
en tant que pensée, douleur, plaisir, souffrance, etc.
C’est en Elle (La Conscience) que tous les hommes
exercent les activités de leur vie.

VII.         Un homme croit qu’il est lié,
il devient misérable, il cherche la libération
et dans ce but, il approche un Guru
et écoute son enseignement.
Mais pendant tout ce temps, il était, sans le savoir,
établi dans la pure Conscience seule,
qui est elle-même la Vérité qu’il cherchait.

VIII.        Quand une fois, il devient pleinement conscient de cette position,
il est libéré et désormais, toutes les pensées, les sentiments
et les objets de perception pointeront vers Lui-même.

21. Tout est Conscience.

I.             La Connaissance n’a rien à connaître.
L’insensible ne peut jamais connaître étant insensible.

II.            Par conséquent, personne ne connaît quoi que ce soit.
Tous les êtres se tiennent établis comme que Pure Conscience.

22. Le désappointement d’Âtmâ.

I.             J’ai créé les pensées, les sentiments, les perceptions
et tout le reste
comme autant de moyens par les quels
je pouvais Me faire connaître.

II.            Cependant les personnes ne Me regardent pas
mais se cramponnent aux objets de leurs pensées
et de leurs sentiments.
Comment alors leur servitude peut-t-elle prendre fin ?

III.           En retirant les objets, j’ai créé l’état de sommeil profond ;
c’était aussi dans l’intention de Me faire connaître.

IV.          N’ayant ni pensée, ni sentiment,
ni quoi que ce soit d’autre
à être vu dans cet état,
ils commençaient aveuglément, à ne voir que du néant en Lui.

V.            Que les objets soient présents ou absents,
Je suis toujours là, sans changement.

VI.          Ma position est juste devant les yeux.
C’est en fin à travers Moi que tous les hommes voient,
et pourtant, ils ne Me voient pas. C’est le plus surprenant.

VII.         Si un homme persiste toujours à fermer les yeux
quand il est face à Moi,
comment peut-il Me voir ?

23. L’Expérience* et le monde objectif.
*(L’Expérience est plus profonde que la connaissance superficielle
ou le sentiment. C’est dans ce sens que le mot est utilisé ici.)

I.             C’est l’expérience qui doit prouver
l’existence de quelque chose.
Un objet, en tant que tel, n’est jamais expérimenté.

II.            C’est la connaissance de l’objet
que l’on peut-être dire avoir été expérimenté.
Même cela, n’est pas strictement correct.

III.           Si un objet n’est pas expérimenté,
il doit être tenu pour être non existant.
Comment peut-Il y avoir la connaissance d’une chose inexistante ?

IV.          Par conséquent, ce n’est même pas
la connaissance d’un objet qui est expérimentée,
mais la Connaissance elle-même.

V.           Ainsi, l’expérience prouve que l’ensemble du monde objectif
est la Connaissance et la Connaissance seule.
Ceci est la Conscience et ceci est Âtmâ.

Ce qui suit est la traduction de trois articles publiés en malayalam dans des revues des Indes.
Ils sont incorporés dans Atma-Nirvriti avec l’espoir qu’ils aideront à une meilleure compréhension de la Vérité.

« Je »